Nouvelle « Evaluation de l’empreinte environnementale du numérique » : plus forte que prévue, mais moins liée aux terminaux
Le SECIMAVI se félicite de la mise en évidence de la maîtrise, par les fabricants, de l’empreinte environnementale de leur activité. Le syndicat de l’électronique grand public et de l’IT enjoint l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur à poursuivre leurs efforts, afin de mieux maîtriser les consommations.
L’ADEME et l’ARCEP ont publié une mise à jour de leur étude « Évaluation de l’empreinte environnementale du numérique » qui apporte de nouveaux enseignements, sur sa valeur totale comme sur sa composition.
Cette nouvelle évaluation, qui porte sur l’année 2022, a permis d’intégrer de nouveaux éléments quantitatifs et qualitatifs. Ce faisant, elle dresse un tableau plus précis de l’empreinte environnementale du numérique, intégrant notamment les data centers situés à l’étranger ou la fourniture d’accès à internet en France.
Cette nouvelle évaluation estime que le secteur du numérique a émis 29,5Mt eq CO2 en 2022. Le numérique représenterait donc 4,4% des émissions globales françaises, alors que l’étude précédente évaluait cette contribution à 2,5% seulement.
Cette mise à jour permet aussi de mieux préciser la contribution des différents segments de la chaîne du numérique : la contribution des terminaux (téléviseurs, smartphones, ordinateurs, enceintes…) aux émissions n’est plus estimée qu’à 50% du total contre près de 80% dans l’étude précédente.
De même, la phase de fabrication des équipements était estimée contribuer à hauteur de 80% des émissions totales contre 20% pour la phase d’utilisation ; cette nouvelle étude réévalue la contribution de la fabrication à hauteur de 60% contre 40% pour l’utilisation.
Source : Etude Evaluation de l’empreinte environnementale du numérique- ARCEP ADEME Janvier 2025
Source : Etude Evaluation de l’empreinte environnementale du numérique- ARCEP ADEME Janvier 2025
Ces nouveaux éléments soulignent d’abord que l’empreinte environnementale du numérique reste trop importante et que l’ensemble des acteurs doivent poursuivre leurs efforts pour la réduire.
C’est l’engagement qu’ont pris les fabricants en contribuant aux travaux sur l’indice de durabilité français, qui débute son déploiement. Cet indice permettra notamment d’améliorer la résistance à l’usure et l’information consommateur sur l’entretien de son téléviseur. Le SECIMAVI participe aussi aux travaux du régulateur audiovisuel visant à mieux informer les spectateurs de l’impact de leurs consommations audiovisuelles, en TNT comme sur internet.
Les fabricants contribuent aussi aux travaux de la Commission Européenne sur les exigences d’écoconception des produits. En juin prochain, de nouvelles exigences de réparabilité, de fiabilité et de consommation énergétique entreront en vigueur pour les smartphones et tablettes en Europe. Des travaux ont été engagés pour que les téléviseurs soient concernés prochainement.
Mais la mobilisation de l’ensemble des acteurs- opérateurs de centres de données, fournisseurs d’accès internet, fournisseurs de services numériques et consommateurs- reste nécessaire pour réduire toujours plus l’empreinte du numérique, dans la phase d’utilisation notamment.
Surtout, la publication de ces éléments mis à jour démontre l’importance de disposer d’éléments de diagnostic précis afin d’identifier les leviers pertinents de l’action publique. Aussi, le SECIMAVI regrette qu’une partie seulement des données d’hypothèse aient été revues et que celles-ci n’incluent ni les estimations de parc d’équipements ni les hypothèses de leur durée de vie, qui nous semble largement sous-estimées.